La carte des formations végétales regroupe 120 formations différentes (sans RIVER) 28 associations (avec MB) et 92 mosaïques d’associations. Les principes qui président à l'organisation de la légende sont donc les suivants : - Les mosaïques sont des combinaisons d'associations. - Les associations peuvent se classer selon un gradient crue décroissante sécheresse croissante, ce qui nous donne l'ordre suivant : PAK, BP, B, VB, PAM, OP, O, VOR, EOR, R, ESP, VSP, AC, VH, P, PAN, AG, ZB, MB, PAS, PAR, TA, TC, TD, TS, TT, TB, THY. L'ensemble de la liste suit le gradient crue décroissante sécheresse croissante, à l'exception de MB, que nous avons placé arbitrairement entre les associations inondées par la crue et celles inondées par ruissellement. Le gradient crue sécheresse continue de s'appliquer ensuite, les associations inondées par ruissellement étant "plus sèches" que celles inondées par la crue, et PAN étant plus fortement inondé que PAS et que PAR. On trouve ensuite, à la fin de la classification, les associations sèches classées par ordre alphabétique, sauf TB et THY qui, étant sur substrat sableux, sont considérées comme les plus sèches de toutes. À cette classification nous avons fait correspondre un gradient de couleurs qui tente de traduire au plus près le gradient crue décroissante sécheresse croissante qui guide la construction de la légende. Aux formations les plus inondées correspondent des couleurs allant d'un violet rouge foncé à un parme clair (PAK, BP, B, VB, PAM), puis une gamme de bleus (OP, O, VOR, EOR, R), une gamme de verts pour les formations moins inondées (ESP,VSP, AC), enfin une gamme de jaunes verts pour les formations faiblement inondées (P, AG, ZB). La couleur allouée à MB lui est spécifique (un gris légèrement vert). Les formations inondées par ruissellement sont codées par trois gris spécifiques, du plus foncé au plus clair. Les formations sèches sont ensuite codées par des couleurs chaudes, allant du jaune au brun. Les mosaïques étant des combinaisons d'associations, nous avons rendu compte de ce phénomène en représentant l'ensemble des 120 formations végétales (sans «RIVER» mais avec «TB/TC») sur une matrice carrée de 28 par 28 reprenant, en lignes et en colonnes, la disposition des 28 formations végétales classées (avec MB) selon la disposition décrite plus haut. La case supérieure gauche de la matrice (ligne 1, colonne 1) est une combinaison du premier élément du gradient PAK par lui-même. La diagonale de la matrice représente donc les 28 formations végétales dans l'ordre du gradient précité et selon l'organisation des couleurs que nous venons de décrire. Les mosaïques se situent toutes dans la moitié inférieure de la matrice et à l'intersection des deux formations composantes. Ainsi VOR/ZB se situe à l'intersection de la colonne VOR et de la ligne ZB.
La carte des formations végétales montre bien la différence entre la cuvette du Delta vif dominent les tons allant du violet rouge des formations fortement inondées à la gamme des bleus et des verts. Au nord-est, le Farimaké se distingue par le mélange des tons gris des plaines à acacia rayées par les tons chauds bruns orangés des alignements dunaires fossiles orientés WSW ENE. La marge occidentale se détache, par ses tons chauds, de la cuvette proprement dite marquée par les verts des formations peu profondes des hautes plaines de Diafarabé, la défluence Niger Diaka, ou des tons plus bleus du bassin de Ténenkou. Ici s'opère progressivement la séparation entre le Delta vif à l'est, et le Delta mort à l'ouest. Au sud du Delta, la marge sèche présente une structure complexe dominée aussi par l'orientation dunaire dominante WSW–ENE, qui prend le sud du Delta en écharpe et trouve son expression la plus forte, à l'est, le long de la rive gauche du Bani, dont le cours est localement guidé par la masse imposante de l'erg du Femaye. La bordure orientale du Delta apparaît, a contrario , très nette, sans quasiment de marge. Elle correspond à un contact morphologique très net entre la cuvette alluviale et des glacis sableux à forte pente (10 au pied N-E et S-E de la butte de Somadougou). Le nord du Delta correspond aux formations végétales les plus inondées, les plus profondes, les formations à "bourgou" dominent, se mêlant aux eaux du Débo Walado qui, appuyé sur un verrou structural orienté W–E, la direction "Homborienne" selon J. Gallais, clôt le Delta vif. Plus au nord commence un autre espace, proche et pourtant différent dans ses paysages et ses mécanismes, celui de la région des lacs. Si la cuvette du Delta intérieur apparaît bien délimitée par l'extension des formations inondées, elle est loin d'être homogène. La complexité de la carte des formations végétales laisse entrevoir des cuvettes aux tons plus rouge-violet ou plus bleus, des plaines plus faiblement inondées aux tons verts, ou, comme dans la région de Dialloubé au sud du lac Débo, une arborescence complexe, associant le ton gris rosé des mosaïques de berges, qui marque les bras d'eau végétalisés, aux tons plus chauds des formations exondées. Ici se mêlent subtilement des défluents encore actifs du bras principal du Niger qui, poursuivant la lente migration Ouest - Est du réseau hydrographique, est maintenant complètement rejeté à la limite orientale du Delta, avec une arborescence fossile, témoin d'axes d'écoulements maintenant disparus et dont la présence est toujours marquée dans les paysages par des levées portant une végétation spécifique. Le tracé précis de certaines de ces levées fossiles du Delta Dialloubé correspond au tracé du réseau hydrographique que J. Gallais date du III ème humide (9 300 à 6 900 BP).
La couverture VEG4 contient 14 535 zones élémentaires, réparties en 121 classes qui occupent une surface totale de 2 229 950 hectares. Sur les 121 formations, l'une, «RIVER», représente l'eau libre composée de 5 zones (les lits mineurs du Niger, du Bani, du Diaka et les lacs pour une surface de 53 497 ha). Une autre formation «TB/TC» a été créée artificiellement : elle occupe 731 zones et représente l'emprise des surfaces bâties pour une surface totale de 2 947 ha. En définitive, il reste 13 799 zones de végétation qui se répartissent en 119 formations végétales, associations ou mosaïques. La très grande majorité des mosaïques (78 sur 91 sans TB/TC) représentent un gradient entre associations végétales et sont donc des mosaïques de type "écologique", de même niveau ou intergrades (sur deux ou trois niveaux). Dans un petit nombre de cas, il s'agit de mosaïques "cartographiques" où les composants sont simpement adjacents comme évoqué précédemment. La surface moyenne d'une zone de végétation est de 158 ha pour des valeurs extrêmes comprises entre 0,3 et 12 270 hectares (hors bâtis et surfaces en eau). La moyenne, très fortement influencée par quelques zones de très grande taille, traduit très mal la distribution des tailles des zones des formations végétales du Delta : la moitié des zones ont moins de 72,8 ha et seules 10 % ont plus de 369,3 ha. Les zones dépassant 1000 ha ne représentent que 1,8 % du total et elles ne sont plus que 0,2 % à atteindre 2 500 ha et 0,1 % à dépasser 5 000 ha.
Les vétiveraies occupent près de 30 % de la surface du Delta (avec le Farimaké), suivies par les formations sèches, mais celles-ci occupent des surfaces dont l'importance dépend de la délimitation que l'on donne aux marges, en particulier à la marge occidentale. Viennent ensuite les orizaies qui occupent 15 % de la surfaces du Delta. Les bourgoutières, pâturages les plus recherchés du Delta, n'occupent qu'un peu plus de 7 %, soit environ 160 000 ha. Si l'on procède aux mêmes calculs en éliminant les formations sèches et les formations inondées par ruissellement et remontée lacustre (les plaines à Acacia qui se situent essentiellement dans le Farimaké), on obtient une répartition en pourcentages légèrement différente mais qui ne remet pas en cause la hiérarchie observée. En définitive, la plaine d'inondation du Delta, «règne de l'herbe et de l'eau», pour reprendre l'expression de Jean Gallais, n'est pas le règne sans partage du "bourgou". Il est d'abord celui des vétiveraies à l'intérêt pastoral moindre et, secondairement, celui des orizaies. Les bourgoutières n'arrivent qu'en quatrième rang et n'occupent que moins de 10 % de la surface des prairies inondées.
Les formations végétales
Télécharger
Tableau N°1 : Superficies occupées par les formations végétales
La déconcaténation des surfaces des mosaïques entre leurs éléments constituants permet d'approcher les surfaces occupées par chacune des 28 associations végétales (avec MB, la mosaïque de berge). Elle est effectuée de la manière suivante : Pour les mosaïques dont les éléments sont au même niveau ou dans deux niveaux adjacents on accorde à chacune des associations la moitié de la surface de la mosaïque. Pour celles qui se répartissent sur 3 niveaux, on accorde 1/3 de la surface à la formation tenante, 1/3 à la formation aboutissante et 1/ 3 pour le niveau intermédiaire à répartir entre les formations de ce niveau. Par exemple ESP/ZB se répartit sur les niveaux 4, 3 et 2. On accorde à ESP 1/3 de la surface de la mosaïque, 1/3 à ZB et 1/3 qui se répartie entre P et VH. (PAS n ' intervient pas). (Voir en détail la méthode employée (tableau 1A a télécharger Page 14)
Sigle   Dénomination   Surface (ha)   VOR   Vétiveraie basse   197 790   OP   Orizaie basse à  Oryza longistaminata   et  Eleocharis dulcis   197 217   VSP   Vétiveraie moyenne   197 140   TA   Savane arbustive des "T o gge " à  Andropogon gayanus   et  Piliostigma  reticulatum   153 528   VH   Vétiveraie haute   148 264   O   Orizaie haute à  Oryza longistaminata   et  Setaria anceps   145 158   B   Bourgoutière à  Echinochloa stagnina   109 636   ESP   Eragrostaie à  Eragrostis barteri   et  Setaria anceps   99 085   VB   Vétiveraie très basse   93 109   TS   Savane arbustive des"toguerres" à  Acacia sieberiana   et  Acacia seyal   77 744   P   Panicaie à  Panicum anabaptistum   74 934   MB   Mosaïque des berges   72 662   ZB   Zone de battement des crues maximales   68 697   PAN   Acacière des plaines basses à  Acacia nilotica   61 448   PAS   Acacière des plaines à  Acacia seyal   58 888   EOR   Eragrostaie basse à  Eragrostis barteri   et  Oryza longistaminata   57 465   THY   Palmeraie à  Hyphaene thebaica   53 908   BP   Bourgoutière basse à  Vossia cuspidata   51 645   AC   Eragrostaie haute à  Eragrostis barteri   et  Andropogon canaliculatus   50 078   TD   Fourré arbustif des " Tog ge " à   Diospyros mespiliformis   44 565   AG   Savane  à Andropogon gayanus   des replats sablonneux   40 700   TC   Végétation anthropique des " Togge "   à  Celtis integrifolia   et  Borassus  aethiopum   34 781   TB   Palmeraie à  Borassus  aethiopum   28 100   PAM   Plaine basse et chenal à  Mitragyna inernis   23 290   TT   Savane arborée des " Togge " à  Terminalia macroptera     17 033   PAR   Acacière à  Acacia raddiana   et  Calotropis procera   8 485   R   Rizières des casiers  rizicoles de l'Office du Niger et des Opérations riz   5 812   PAK   Plaine à  Acacia Kirkii   5 289
Base ArcGis et données Veg4.rar